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mercredi 20 décembre 2017

La Répression des fraudes sélectionne ses cibles. Ceux qu'ils assassinent et ceux qu'ils ménagent.


Par Gérard Faure-Kapper 

Les services de la répression des fraudes ont une bonne cote dans le public. Leurs enquêteurs sont très professionnels, consciencieux et efficaces.

Quand ils reçoivent un signalement, ils ne laissent rien au hasard. De nombreux reportages nous les ont montré à l’œuvre dans des restaurants, des garages, des épiceries, des abattoirs, bref, presque aucun secteur de leur échappe.

Quand une banque de la Mayenne leur a signalé l’association APLOMB, ils ont débarqué tout de suite. Entretien au téléphone, épluchage de tous les documents comptables et juridiques. Puis, plus de 2 heures d’interrogatoires pour faire ressortir un rapport avec quelques recommandations.

Ils ont contrôlé Amazon. Après une enquête très minutieuse, ileur rapport est accablant. L’amende demandée est gigantesque.

En cette fin d’année, ils ne chôment pas, les sapins, le foie gras, les huitres, les jouets, ils sont sur tous les fronts.

C’est quelque part rassurant de savoir que se service existe pour nous protéger.


Par contre, il y a un secteur qui échappe à leur vigilance. Un secteur très lucratif car les fraudes sont quotidiennes. Un secteur mainte fois condamné et multirécidiviste.

Il s’agit des banques.

Les services de répression des fraudes, impitoyables avec les marchands de poulet et les dentistes, les taxis et les viticulteurs, les pizzerias et les plombiers zingueurs, deviennent très cools avec les banquiers.


Prenez le cas d’un restaurant. Il y a un signalement. Les inspecteurs interrogent, vont sur place, prélèvent des échantillons, discutent avec le personnel et vérifient tous les dires, puis font un rapport très détaillés.

Les adhérents de l’APLOMB ont envoyé en 2 mois 717 signalements. Les fraudes, (principalement de délit d’usure) sont détaillées. J’ai fourni des explications complètes avec copie des jurisprudences, notamment la cour d’appel de Paris.

Qu’ont-ils fait ? A Paris, ils ont probablement contacté la Banque de France qui leur a fourni un extrait des conclusions de leurs avocats.

Alors, ils transmettent ces conclusions en indiquant que ça leur suffit pour refermer le dossier.


Cette affaire pose un très gros problème à la Société.

La répression des fraudes a des pouvoirs d’enquête quasiment illimités. C’est un service de l’Etat qui doit être irréprochable.

Ils viennent malheureusement de prouver qu’ils ont le contrôle très sélectif.

En clair, ça remet en cause leur objectivité, leur partialité, leur indépendance et leur probité.

Que va-t-il se passer ? Je suppose qu’à la lecture de ce qui précède, les entreprises récuseront leurs rapports devant les tribunaux.

Et les consommateurs perdront une protection efficace de leurs intérêts.



Si vous êtes concernés par ce qui précède, vous pouvez me contacter sur gerard.kapper@gmail.com

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