Copié collé du site "Zone Franche", le blog de Gilles Martin
http://gillesmartin.blogs.com/zone_franche/2015/08/la-banque-cest-bient%C3%B4t-la-fin-1.html
La banque : c'est bientôt la fin?
En France,
selon la Fédération française bancaire, la banque, c'est 370.000 salariés, dont
70% c'est à dire 260.000, travaillent dans ce que l'on appelle le réseau, les
agences. Et sur ces 260.000, plus de la moitié (52%) sont des commerciaux (pour
le client on les appelle des "conseillers"). Ces 135.200 conseillers
sont ceux qui ont pour job de nous convaincre d'acheter les produits bancaires.
Le but c'est de faire avaler au client le maximum de "produits";
c'est une forme de "conseil" un peu particulier...Et la vie
quotidienne du conseiller n'est pas toujours très drôle (voirICI un témoignage). Que savent-ils vraiment
conseiller?
Philippe Herlin, dans son
ouvrage " La fin des banques",
d'où je tire ces chiffres, trouve que ça fait beaucoup de monde; d'autant que
les métiers de management et de support (marketing, ressources humaines,
juridique, comptabilité) représentent encore 21% des effectifs, et le
traitement des opérations (informatique, traitement des opérations bancaires)
27% des effectifs, soit 70.000 personnes.
Ces réseaux
vont-ils durer encore longtemps? Philippe Herlin fait la prévision de la
fermeture de la dernière agence bancaire pour...2025.
Juste pour
comparer, Paypal, avec 200 millions de comptes, n'emploie que 13.000 salariés.
Paypal n'a pas ces "conseillers" ni agences; et pour les opérations,
même si ils ne traitent pas les chèques ni le cash, sont loin d'avoir les
70.000 personnes pour traiter les opérations.
Aujourd'hui,
les consommateurs entrent en contact avec leur banque via le numérique (et
surtout le mobile) dans 86% des cas. C'est pourquoi les acteurs de l'internet
vont être de plus en plus en première ligne pour la relation client ( Orange
avec Orange Money, et plus, Apple, Amazon, Paypal,...). De quoi mettre la
banque de côté. La réponse de ces banques consistant à créer des banques en
ligne n'est pas une vraie réponse, car le modèle ne change pas vraiment : les
commerçants continuent à payer des frais de l'ordre de 2 à 3% sur les achats
par carte bancaire. Alors que les acteurs du web proposent des modèles où les
frais sont dix fois moins chers. Et pas besoin de "conseillers" si
les produits sont compétitifs et convaincants.
Les banques,
dans leur déni (il y en a cinq), imaginent
que l'on va faire de l' "omnicanal", où le client fera des
allez-retour entre le web et ce "conseiller" au sourire tellement
sympa,...Mais pour quel "conseil" que l'on ne trouvera pas ailleurs?
Qui vient dans les agences?
C'est la
même histoire que les hôtels, les taxis, AirBnb,Über, etc...
Une étape
décisive sera la montée en puissance du paiement par mobile et smartphone, et
donc la disparition de la carte bancaire, précisément l'outil qui a permis aux
banques, avec les frais qu'elles prélèvent sur les commerçants, de s'approprier
pas mal de revenus. Philippe Herlin estime que ces cartes bancaires rapportent
2,7 milliards d'euros aux banques (alors que les chèques, eux, coûtent 2,4
milliards d'euros). Pour le commerçant, c'est jusqu'à 3 à 5% de son chiffre
d'affaires (commission sur la transaction, location du lecteur de carte, ligne
téléphonique dédiée, commission interbancaire lorsque la banque du client est
différente de celle du client, intégration à un logiciel de facturation de
comptabilité, etc...).
Avec les
nouvelles technologies et les nouveaux acteurs, c'est précisément ces cartes
bancaires en plastique, gérées par les banques traditionnelles, qui sont
menacées. Et l'on voit bien le danger : les cartes bancaires une fois
désintermédiées, et donc les profits qui vont avec, il restera aux banques le
traitement des chèques et la fourniture d'argent liquide dans les
distributeurs, deux postes qui coûtent et ne rapportent rien aux banques. Il y
a 56.000 distributeurs de billets en France, qui coûtent aux banques 2,6
milliards d'euros aux banques tous les ans.
C'est
pourquoi on peut penser, comme Philippe Herlin, que les banques seront la
sidérurgie de la prochaine décennie. Avec du souci pour les 135.000
"conseillers" qui, pour le moment, servent à faire des blagounettes
sur le service client dans les publicités des banques.
Quand
assisterons-nous à leur réveil? 135.000 personnes qui se réveillent en même
temps; ça promet de belles batailles de polochons !
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