Par Gérard Faure-Kapper
Les
huissiers inondent le marché de lettres de menace afin de récupérer des fonds
« par tous moyens à leur convenance ».
C’est
normal, une charge d’huissier coûte cher, il faut l’amortir. Et puis, il y a le
niveau de vie qui va avec, c’est un notable de la ville. Et tout est à
l’avenant, tant et si bien qu’il ne peut se contenter du salaire de misère de
ses victimes.
Un
huissier, officier ministériel assermenté, doit récupérer des créances.
Jusqu’à peu, c’est-à-dire avant-guerre, pas de celle de 40, celle de 14, ils étaient
tenus à une certaine déontologie.
Quand
un banquier lui demander de récupérer une créance chez un quidam, l’huissier
s’exécutait (ce qui signifie qu’il agissait en conséquence, il ne s’exécutait
pas en se pendant au lustre, bande d’illettrés sans dent).
Mais
avant d’agir, et c’est logique, la déontologie et les devoirs de sa charge lui
imposait de mener un minimum de vérification afin d’être sûr de la réalité de
la créance.
Cette
infraction grave est complètement rentrée dans les mœurs des huissiers.
Voici un copié
collé d’un forum ouvert sur ce sujet :
Début
de citation
« Les huissiers de justice sont tenus par les devoirs
de leur charge à mettre en œuvre tous les soins et diligences pour assurer,
dans les conditions prescrites par la loi, leur fonction. Notamment de
rechercher tous les renseignements et de procéder à toutes les vérifications
nécessaires à la bonne exécution de son mandat.
En ce qui concerne les recouvrements la jurisprudence
précise que l'huissier engage sa responsabilité lorsqu'il procède à des
recouvrements irréguliers auprès d'un tiers.
La responsabilisation de l'officier ministériel (puisqu'il
se présente comme tel et non pas en cabinet de recouvrement amiable) sur une
obligation de vérification de légalité de la créance confiée en recouvrement
amiable par son mandataire (org de crédit) semble incontournable avant toute démarche
d'intimidation et de pression psychologique exercée sur un présumé débiteur.
Pour bien comprendre le raisonnement changeons les termes
"organisme de crédit" par "délinquant" ,
"huissier" par "fonctionnaire" et "débiteur" par
"personne agée"
Le délinquant demande à un fonctionnaire d'user de son
titre pour soutirer de l'argent à une personne âgée.
Le fonctionnaire reçoit 20 euros
Recel de faux tentative d'escroquerie en bande organisée
sur personne psychologiquement faible, abus de faiblesse en bande organisée
avec la complicité d'un fonctionnaire public ayant usé de son titre...
Un huissier qui manque à son devoir de diligence de vérification
de la créance peut se voir affubler de recel de délit d'usure (je parle de la
phase amiable)
D'autre part l'usage d'un titre d'officier ministériel et
l'utilisation du papier à entête de l’étude peut constituer un abus de
faiblesse sur une clientèle débitrice en situation de faiblesse psychologique
du fait de sa précarité (toujours dans une hypothèse de non vérification du
calcul de la créance due a l’organisme de crédit et d'un taux d'usure
dépassé) »
Fin
de citation
A
ce sujet, j’ai une réponse d’huissier sous les yeux, à la demande d’une
victime. Celle-ci lui demandait simplement s’il avait vérifié la créance, comme
l’impose les devoirs de sa charge.
Il
s’agit de la SCP P&H, dans les Vosges.
La
personne avait naïvement demandé une attestation de l’huissier comme quoi il
avait vérifié la créance. La réponse est très claire.
Mes
commentaires sont surlignés en jaune.
« Nous
revenons vers vous suite à votre courrier et vous informe qu’il est hors de
question de remplir une telle attestation.
En effet, il ne
nous appartient pas d’effectuer les différents contrôles que vous me demandez. »
L’huissier
passe aux aveux. Vous pouvez le contacter, lui dire que votre voisin vous doit
100.000€, Il ne va rien vérifier et aller massacrer votre neighbours.
« Cette
mission appartient au juge, qu’il a régulièrement réalisé puisqu’il a rendu une
ordonnance d’injonction de payer vous condamnant au paiement de cette dette. »
Le
juge émet une ordonnance portant injonction de payer. Si vous êtes d’accord,
vous payez sinon vous faite opposition. Vous serez alors entendu équitablement
lors d’une audience prochaine. A l’issue de cette audience, vous pouvez être
condamné… ou pas. Mais c’est uniquement à l’issue de l’audience contrairement à
ce qu’affirme l’huissier présumé.
« Nous vous
rappelons que l’ordonnance vous a été signifiée en date du 3 octobre, vous avez
dû recevoir un avis de passage dans votre boîte aux lettres ainsi qu’un
courrier. Si vous contestez, il vous appartient d’y faire opposition en temps
utile. »
Il
faut savoir que ce couple est présent chez lui en permanence. L’huissier
reconnaît qu’il ne « signifie plus à personne » comme la loi lui
impose, mais glisse juste un papier dans la boîte. Et encore, il n’est pas sûr
de l’avoir mis.
« Notre
mission étant de faire exécuter cette ordonnance, nous vous remercions de bien
vouloir faire le nécessaire pour régler cette créance dans les meilleurs
délais. »
Sa
mission est, le cas échéant, de faire exécuter un jugement rendu exécutoire, ce
qui n’est pas le cas. Il ne peut rien faire exécuter tant que le délai d’opposition
n’est pas écoulé.
Et
pourtant, l’huissier réclame les fonds, comme il les a réclamé, sans vérifier
la créance, le 22 septembre 2014 et le 31 juillet 2014, soit bien avant l’ordonnance
qui est datée du 3 octobre 2014.
Enfin,
il adresse ses « salutations distinguées ». Je peux lui donner des
conseils utiles pour lui indiquer précisément où il peut se les signifier, ses
salutations.
Bonjour. Qui connait ou a eu affaire avec le cabinet d'huissiers de justice SEL A T.I de Versailles?.
RépondreSupprimercomment faire? Un huissier mandaté par l'urssaf, me réclame 1600 E que je ne dois pas! je le lui dit et lui dit que cela a été payé en temps et heure n° du chèque et date de débit à l'appuis. Il fait alors un ATD sur mon compte qui me coûte 100 E ! que puis-je faire?
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