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jeudi 7 novembre 2013

Confidences de l'avocat de la BNP, d'AXA et de Neuilly contentieux


Par Gérard Faure-Kapper

Je rapporte ici une synthèse de plusieurs conversations avec deux avocats parisiens spécialisés dans les banques, le directeur juridique d'un grand établissement mutualiste et d'un juriste de Neuilly Contentieux.

Ces gens sont payés pour faire des actes contre nature, servir un système qu'ils rejettent et pourtant, accomplir leur tâche avec beaucoup de zèle.

Dans le cas des contestations de frais d'intervention, de TEG erroné ou d'anomalies dans l'établissement d'une offre préalable de crédit, ils savent que la cause est perdue d'avance.

Sous réserve que le dossier soit bien monté, il s'agit de faits indéniables. Un contrat de crédit non signé n'a pas de valeur, point final. Le calcul du coût du découvert faisant apparaître un taux de 82% est usuraire, point barre.

C'est pour cette raison que les avocats des banques ont peaufiné leur stratégie.

D'abord, ils n'entrent pas dans le débat, c'est peine perdue. 2 et 2 font 4 pour tout le monde.

Toute la plaidoirie sera centrée contre la personne (si elle n'a pas d'avocat). Il s'agit de lui rentrer dedans, de la déstabiliser, de la culpabiliser et de la faire craquer.

Avant l'audience, l'avocat observe bien sa victime. Souvent ces personnes sont sous le coup de l'émotion. Ensuite à la barre, c'est un festival. parlant haut et fort avec de grands gestes, accusant la personne, le discours est à peu près celui-ci.

"Monsieur le juge, permettez moi d'être choqué, et le mot n'est pas assez fort. Voici une personne d'une incroyable mauvaise foi et d'une ingratitude sans borne. la banque lui a rendu service en lui consentant un crédit. Ce crédit monsieur le juge, cette personne l'a signé, l'a accepté, à touché l'argent qu'elle a dépensé pour son bien être. De plus, pendant des années, elle l'a remboursé sans la moindre contestation. 
Et brusquement, aujourd'hui, dans le cadre d'une nouvelle mode, cette personne conteste tout, elle parle d'erreur dans l'établissement du contrat. Par contre cette personne n'a pas fait d'erreur quand elle a établi son chèque.
Non monsieur le juge, je ne peux qu'être écœuré par ce comportement, et je demande bien sûr au tribunal de la débouter de toutes ses demandes."

Voila l'axe de défense des banques. par contre, il n'évoquera pas du tout les fautes sur le contrat.

Quelle attitude adopter. C'est simple, vous le laissez se vider sans la moindre réaction, soyez "absent", ne répondez surtout pas, silence total.

Quand il a terminé son cirque, et que le juge vous redonne la parole, exposez simplement les faits.

"Monsieur le Juge, je souhaite que l'affaire soit jugée sur le fond.

Je n'ai jamais contesté le fait que j'ai emprunté de l'argent et je me fait un point d'honneur de rembourser le capital. D'ailleurs, dans mon affaire, celui-ci est remboursé depuis longtemps.

Avant d'entamer ce débat, je voudrais porter votre attention sur le fait que l'offre préalable ne remplit pas les conditions requises par la loi.

Voici la liste des anomalies qui en font un document non conforme. 

Voila monsieur le juge, j'ai terminé."

Puis silence.

Le juge va prendre vos pièces et va fixer la date à laquelle il donnera son verdict.

C'est tout et c'est simple. Sachez que vous avez raison et que la banque a tort.

Néanmoins, pour éviter cette agression, nous demanderons au tribunal, au préalable, l'arbitrage d'un conciliateur de justice. 

Il y aura un débat dans un bureau, et l'avocat ne pourra pas faire son numéro.

Nous serons alors beaucoup plus efficace.





4 commentaires:

  1. Mais alors, un avocat a fait tant d'études pour être avocat ou comédien théâtral? Car pour le deuxième métier, il ne peut s'exercer dans un tribunal. Et pour le premier, un ami comédien théâtral peut très bien servir d'avocat avec un minimum de connaissance en droit et en filouterie, non? *ironique*

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  2. Les avocats portent des robes pour mentir aussi bien que les femmes. Sacha Guitry

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    1. Tiens donc ... ca m aurait étonné de la part de Sacha :)

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  3. Etant la plaignante c etait à moi qu il appartenait de commencer. Comme tu me l as enseigné j ai dit que j avais lu les conclusions de la partie adverse reçue seulement 4 jours auparavant. Malgré cela aujourd'hui je venais dire a la barre que je ne niais pas les frais mais que le taux est erroné. ..pas eu le temps d en dire plus... l avocate a demandé le renvoi pour questionner son client. La juge lui a demandé s il y avait moyen de passer en conciliation. L avocate a repondu qu elle n avait pas mandat pour ça. J ai dit que j avais demandee la conciliation et qu on me l avait refusée. Retour au Tribunal le 20 mars... où je demanderai le report si je vois qu on veut me retourner le cerveau afin de revenir vers toi. Mais j ai insisté sur le fait que je voulais que cette fois les conclusions me soient adressées rapidement afin que tu m aide à les contrecarrer. Qui aura l autre à "l'usure" ? Quoiqu il en soit lorsqu il y a injustice je suis entêtée. Bon week end Gérard. :)

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