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samedi 7 avril 2012

STRESS : les salariés ne sont pas des ordinateurs programmables !





Copié/collé du site CFDT du Crédit du Nord

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STRESS : les salariés ne sont pas des ordinateurs programmables !

Analyse de la Délégation nationale CFDT du 24 février 2012

mercredi 14 mars 2012

Le Stress et la pression sous diverses formes" concerne tout autant le harcèlement et ses conséquences dont le "burn out", les souffrances au travail pour tout un chacun, la dégradation des conditions de travail... Que se passe-t-il au Crédit du Nord où la situation est souvent la même qu’ailleurs ? Comment s’en protéger, quelles réponses apporter ? Vous trouverez quelques préconisations de la CFDT du Crédit du Nord et l’annonce de l’ouverture d’une négociation nationale en cours depuis février 2012.

STRESS : les salariés ne sont pas des ordinateurs programmables !

Au Crédit du Nord comme dans d’autres entreprises, plusieurs facteurs convergent pour expliquer l’augmentation de la souffrance et de la violence au travail. La notion même de « capital humain » sous-entend des salariés gérés comme des machines ; leur capacité d’agir collectivement est menacée ; l’individualisation ne permet plus d’avoir un horizon partagé qui donne un sens aux efforts de chacun.
Prenons quelques cas concrets constatés par nos Délégués du Personnel et par les CHSCT :

- La pression en permanence :

  • Le harcèlement quotidien se concrétise, par exemple, par une remontée journalière (voire biquotidienne) des résultats, parfois en face à face… Combien de fois, avant chaque départ en week-end, certaines directions vous font remarquer qu’il n’y a pas de bon week-end sans « Etoile avance » ?
  • La messagerie devient un instrument de torture (avec parfois des centaines de mails de clients, de la hiérarchie, des collègues…). Nous sommes nombreux à voir notre attention et notre concentration polluées, gaspillant ainsi une partie de la journée. Comme l’écrit la psychiatre Christine Foulon « Multiplier les e-mails permet de se rassurer, d’autant plus que la réactivité est souvent érigée en qualité ». Ces méthodes traduisent un « non management » qui consiste à se protéger par mail au lieu d’aider ses équipes.
  • Dans les « open spaces », ces vastes bureaux ouverts au froid, au bruit, aux virus, aux luminosités agressives ou insuffisantes, tout un chacun a le plaisir de partager sans limite les conversations du voisin, les remarques maladroites d’un responsable qui humilient en public la ou le salarié, etc. Ces conditions de travail « exceptionnelles » créent les conditions d’une démotivation accentuée du « syndrome de déconcentration ».

L’apparition d’un harcèlement collectif et multiforme :

De l’humiliation régulière à la discrimination raciale ou sexuelle, au refus de congés, en passant par de sombres méthodes employées par certains lors d’entretiens ou contrôles,( à base de pseudos analyses graphologiques, pressions indues, logiciel de personnalité..), on en arrive vite à un harcèlement professionnel qui n’est jamais nommé :
Sa finalité est de pousser une personne à faire des résultats ou à partir.
Qu’arrive-t-il au salarié à bout de forces parce qu’il n’arrive pas à tenir ses objectifs ? Soit il se décourage et cherche à être muté ou à quitter l’entreprise, soit il tombe malade ou à l’extrême, un salarié nous a récemment avoué avoir eu l’intention d’intenter à son intégrité physique en se jetant par la fenêtre.
Nul n’est à l’abri, que vous soyez ASC, conseiller de clientèle, directeur d’agence, dans une direction fonctionnelle, beaucoup trop sont au bord du gouffre et se réfugient dans les anti dépresseurs ou pire encore. Nous rencontrons un phénomène assez nouveau au CDN, celui des salariés qui passent de « l’excellence » commerciale au « pétage » de plomb.

Le burn-out n’est pas loin… !

Quand vous ajoutez à ces situations, une dégradation des conditions de travail (suppression d’horaires variables, exigences contradictoires, incompatibilité entre horaires de travail et vie sociale et familiale), un effectif insuffisant, un excès de sur-organisation du travail… Nous ne sommes plus très loin du « burn-out », ce syndrome d’épuisement lié aux tensions dans le travail.
Ce stress mal géré ne doit pas faire oublier que le stress n’est pas une maladie mais qu’il menace, plus insidieusement, la santé physique et mentale des personnes. Il vous ronge, vous déstabilise, vous déstructure et finit par vous détruire.
Certains de nos collègues se confient sur le sujet, mais combien d’autres s’isolent dans un profond mutisme ?
Certains nous disent se sentir seuls, souffrant d’une honte de ne pouvoir arriver à faire leur quote-part, d’apporter leur contribution pleine et entière à l’équipe. Alors, ils font fi des règles de sécurité, des horaires, des procédures, pour continuer à appartenir à la communauté des "Winners" tant plébiscitée par nos hiérarchies.

Que faire alors ?

Après l’Accord National Interprofessionnel de 2008 sur le stress au travail et le plan d’urgence sur la prévention des risques psychosociaux d’octobre 2009 du Ministre du travail, le Crédit du Nord a dû, contraint, prendre en charge ce dossier.
La direction et les organisations syndicales représentatives ont signé un accord de méthode en 2010, débouchant dans un premier temps sur un groupe de travail paritaire (patronat-syndicats, médecin du travail) visant à appréhender ce phénomène. Le 17 novembre 2011, la CFDT déposait seule un projet d’accord, suivi le même mois de l’annonce de négociations par la DRH. Ce n’est en fait que le 17 janvier 2012 que la DRH, puis un autre syndicat, déposèrent leurs propositions.
Surprenant !!! Sur ce sujet, depuis des années, vos élus CFDT interpellaient fréquemment et régulièrement la direction afin de faire reconnaitre l’existence du stress et des risques psychosociaux dans l’entreprise. Qu’on puisse négocier sur le stress est une première victoire car le mot stress était, il y a encore peu, banni du langage de notre DRH national.
Il s’agit maintenant d’aboutir à un accord !
La CFDT fera tout pour qu’une réelle reconniassance du stress et des risques psychosociaux dans notre entreprise débouche, pour les salariés, sur de véritables avancées afin de prévenir et de traiter, comme il se doit, ces risques tant en termes de la qualité des relations professionnelles que de l’organisation du travail.
Vous n’êtes pas des citrons que l’on presse, pour faire toujours plus au détriment de votre santé et de votre vie. Nous sommes loin d’avoir connaissance de tous les cas, c’est pourquoi nous vous proposons une adresse mail ci-dessous pour ne pas rester seul devant votre mal vivre au travail, et nous avertir pour vous aider et agir concrètement sur le projet en cours de négociation tout en garantissant l’anonymat vis-à-vis de la direction.

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