(Extrait du "livre noir de la banque" de Gérard Faure-Kapper aux éditions Luthenay)
Ignorance
du public de ses droits et des procédures
Le plus souvent le
public ignore ses droits. Les associations sont rares et débordées. Les
affaires sont complexes, les textes introuvables, les contrats illisibles. De
plus, l’employé de banque sait reconnaître le client prêt à recourir au juge.
Il connaît les mots pour le décourager. Si ce n’est pas suffisant, c’est le
chantage pur et simple : « De notre côté nous dénoncerons le
découvert, nous exigerons le remboursement, nous aurons recours aux services
d’un huissier, le tribunal vous condamnera, vous serez saisi de vos biens,
etc. »
Il n’y a pas
d’exagération. Ce discours est quotidien dans les agences.
Généralement le client
potentiellement plaideur se trouve dans une position financière délicate. Un
avocat coûte très cher, (5000 euros de frais est courant s’il veut mener une
procédure à son terme). De plus, il n’est pas sûr de gagner. Et s’il perd, il
devra payer l’avocat de la partie adverse.
Pourtant, pour les
affaires en dessous de 10000 euros, un avocat n’est pas nécessaire. L’action
est gratuite jusqu’à 4000 euros. Au-delà, une somme d’environ 100 euros doit
être prévue pour la présentation par huissier.
Toujours est-il que le
client préfère payer ce que la banque lui demande et renoncer à faire valoir
ses droits.
Cette attitude
compréhensible est la plus antirépublicaine et anticitoyenne qui soit. Les
droits ont été acquis au terme de souffrances, d’affrontements et de
sacrifices. Y renoncer revient à conforter son adversaire dans sa situation de
domination. Plus nous renoncerons, plus les banques iront loin puisqu’aucun
obstacle ne se dresse contre leur politique.
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