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vendredi 16 mars 2012

Faibles avec les forts, impitoyables avec les faibles, c'est le courage de certains journalistes


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http://www.marianne2.fr/Pascale-Clark-faible-avec-les-forts-et-forte-avec-les-faibles_a216390.html

On va peut-être me demander pourquoi je m’intéresse aujourd’hui à Pascale Clark. C’est vrai, ce n’est pas vraiment une perdrix de l’année, et elle a passé tellement de temps à l’antenne d’à peu près toutes les radios, télés, et même à écrire des livres, que je ne vois pas vraiment ce qu’on pourrait encore dire sur elle.
Il fut une époque (il y a une bonne douzaine d’années) où j’appréciais le ton de sa revue de presse sur France Inter, en fait surtout sa voix sans laquelle elle ne serait pas grand chose. Il faut dire qu’à l’époque, la référence c’était Ivan Levaï, il n’était donc pas très difficile d’être original ou insolent…

Depuis quelque temps, Pascale Clark est revenue sur France Inter, où elle interroge à 7h51 et pendant quelques minutes un invité. Elle a aussi une émission genre culture branchouille à 9h00, mais j’avoue ne jamais l’avoir écoutée, puisque comme d’autres, à cette heure, je bosse.

Face à Pascale Clark, il faut bien dire qu’il n’y a généralement qu’un second couteau, un sans grade. Seules les vedettes ont le droit d’accéder au saint Graal, le Patrick Cohen de 8h20.
Observons que vu le format de l’émission, il est hors de question d’y tenir le moindre commencement du début de débat d’idée. C’est du pur spectacle, de la mousse. Ses employeurs l’ont donc sans doute briefée : lâche-toi à donf, Pascale, cogne, pousse-les dans leurs retranchements. Et si t’es bonne, un jour peut-être tu auras le droit à Moscovici ou Copé à 8h20.

Du coup, elle donne tout, Pascale Clark. Et le naturel revient au galop : elle glapit à jet continu des espèces de ricanements insupportables de suffisance, prend son habit d’inquisiteur public pour poser les questions qui fâchent. Une espèce de sous-Fogiel au féminin.

Juste un « détail » : elle choisit soigneusement ses victimes.
Pascale Clark se dit de « gauche ». Enfin, de gauche comme Lang, Bergé, BHL, Pigasse ou Niel… Ou comme son patron Philippe Val… Pas comme un syndicaliste ou un RSAiste, faut pas déconner, non plus.
Elle s’attaque donc courageusement à ceux qu’elle a repérés. Par exemple l’extrême-droite. C’est fou comme face à Marine Le Pen tous les « journalistes » retrouvent la combativité et le sens critique dont ils sont habituellement totalement dépourvus lorsqu’il s’agit des puissants de la politique. Il y a eu des exemples récents tout à fait caricaturaux avec Ruth Elkrief et surtout Anne-Sophie Lapix, cette dernière élevée à la dignité de journaliste d’élite pour avoir osé tenir tête à Marine Le Pen en contestant quelques chiffres et quelques raisonnements tirés de son programme économique.

De même, lors de la dernière intervention de Marine Le Pen sur TF1, on a vu Michel Field lui parler avec la même gravité de Brasillach. C’est bien une discussion d’intello parisien, ça. Je suis prêt à parier que 95% des électeurs de Mme Le Pen ne savent pas qui était Brasillach, et qu’en plus ils s’en tapent complètement ! Ces zintellos parisiens devraient parfois sortir un peu de leurs salons luxueux, ils se rendraient peut-être compte que si certains,
ultraminoritaires, votaient et votent encore FHaine par antisémitisme et nostalgie du IIIe Reich, le gros des troupes se fout totalement de cette idéologie, et trouvent « simplement » qu’il y a trop de musulmans, de noirs et de Roumains en France.

Field se donne l’illusion d’être un courageux combattant qui lutte contre le retour de la « Bête Immonde tapie dans le Ventre Toujours Fécond », alors qu’il est avant tout un représentant de l’élite médiatique totalement déconnectée de la réalité populaire, tout simplement à côté de la plaque.

Son courage, on voit que c’est du flan lorsque, interrogeant cette fois Sarkozy à l’Elysée, il se comporte comme tous ses collègues : avec une politesse déférente, évitant soigneusement tous les sujets qui fâchent : une carpette.
Selon la logique France Inter, Marine Le Pen est réservée à Patrick Cohen, et Pascale Clark hérite alors de Louis Aliot. Elle pourrait, comme aux puissants, se contenter de lui demander de débiter ses salamalecs sur sa manière de réduire le chômage ou augmenter le pouvoir d’achat. Mais non. Elle l’attaque au mollet. Et elle choisit un sujet où elle est sûre d’elle, et où elle ne risque pas grand chose : l’IVG. Il faut dire que Marine Le Pen, qui clame sa « laïcité », ne loupe jamais une occasion de prouver qu’elle est tenue pas les… euh… par les ovaires par les cathos intégristes, et vient d’annoncer qu’elle allait dérembourser l’IVG. Aliot s’enfonce et emploie le terme d‘«IVG de confort», qui est un peu aux grenouilles de bénitier ce que la « fraude sociale » est aux ultralibéraux. Un épiphénomène, qui dissimule les vraies réalités. Et Clark, triomphante, de lâcher le missile qu’elle a savamment amené sur sa rampe de lancement : « c’est dégueulasse ».

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